Si difficile en premier lieu pour toutes celles et tous ceux qui vivent ou ont vécu avec ce terrible virus, mais aussi pour celles et ceux qui les ont aimés, et accompagnés, leurs proches. Si difficile aussi pour les chercheurs, qui bien qu’ils y mettent toute leur énergie et leur savoir, n’arrivent pas à faire face aux défis de ce virus perpétuellement mutant ; pour les médecins, les militants et les pouvoirs publics.
Nous nous sommes lancés dans cette lutte comme une évidence, parce qu’il fallait parler du VIH pour le combattre, le mettre en pleine lumière pour briser les tabous, trouver les fonds nécessaires. Qu’avons-nous fait en vingt années, soutenus par vous tous ? Nous avons distribué 300 millions d’euros pour soutenir des projets de recherche, des programmes de prévention, des aides, des formations. Nous avons milité pour que les personnes aient accès aux soins, aux traitements, à un hébergement, à l’emploi parfois. Pour que les mères séropositives donnent naissance à des enfants en bonne santé. Pour que des traitements soient mis au point - et nous avons eu les trithérapies en 1996, qui ont tout changé. Pour que les personnes touchées aient le droit de travailler, de vivre plus longtemps.
Nous pouvons être fiers de ce que, tous ensemble, nous avons réalisé. Sans vous, rien de tout cela n’aurait été possible. Dans le monde, en 2012, 2,3 millions de personnes ont été contaminées, c’est 33 % de moins qu’en 2001. Le risque de transmission de la mère à l’enfant a été réduit à moins de 1 % quand des traitements sont disponibles. En 2012, 9,7 millions de personnes étaient sous traitement, c’est une hausse de 20 % en un an. Les progrès sont partout. Mais 35,3 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, dont 3,3 millions d’enfants. C’est trop, beaucoup trop. Et les politiques doivent être remobilisés, encore et toujours. Les chercheurs n’ont pas encore trouvé de vaccin, et les médicaments disponibles ne guérissent pas du VIH. On en meurt encore. Sachez que les recherches continuent pourtant, mais que tant de pays ont abandonné, seuls les Etats-Unis et la France les poursuivent.
Si nous voulons offrir un autre avenir à nos enfants, si nous voulons un jour leur offrir un monde sans sida, il faut continuer à former cette chaîne, qui oppose un barrage au VIH. C’est pourquoi nous avons toujours, après vingt années de combat, besoin de vous tous !
Pierre Bergé
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Line Renaud
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Président de Sidaction
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Vice présidente de Sidaction
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