La présidente a ensuite rappelé que les deux dernières années avaient été riches en progrès scientifiques dans le domaine du VIH et des coïnfections. « La recherche vaccinale et dans Cure a produit de nombreux résultats, certains encourageants, d’autres moins, qui seront détaillés pendant cette conférence, a-t-elle poursuivi.
L’arrivée de nouveaux médicaments pour traiter l’hépatite C peut aussi potentiellement changer complètement la donne. ».
Potentiellement seulement, en raison du prix très élevé de ces traitements. Françoise Barré-Sinoussi a rappelé combien les programmes de lutte contre le VIH avaient modifié le visage de l’épidémie notamment avec la mise sous traitements de près de 14 millions de personnes en juillet 2014 (lire brève AIDS 2014 : avancées et défis). « Mais c’est loin de suffire et nous avons encore beaucoup à faire ! », a-t-elle aussi rappelé, appelant à lever les barrières liées aux discriminations pour les 35 millions de personnes vivant avec le VIH et les groupes exposés, et à collaborer plus encore avec d’autres disciplines, avant de clore son intervention par un nouvel hommage aux amis et collègues disparus et une invitation à bâtir, ensemble, unis contre la haine et la barbarie, un meilleur futur pour tous. « Je vis avec le VIH depuis cinq ans, je suis séropositive par manque d’information, a déclaré Ayu Oktariani, membre du réseau indonésien des femmes séropositives.
Ce qui m’est arrivé est courant dans ma région et dans le monde. Je viens du plus grand pays musulman, mais notre situation n’est pas unique. Je suis entourée de pairs provenant de pays hindous, bouddhistes, chrétiens, et nous sommes toutes confrontées aux mêmes problèmes. Beaucoup d’entre nous ont été contaminées faute d’avoir su comment se protéger. » La militante a rappelé que les personnes vivant avec le VIH étaient essentielles dans la lutte contre le VIH. « La science seule ne pourra apporter toutes les réponses, en raison de la stigmatisation du VIH, on ne peut pas ne pas inclure les personnes vivant avec le virus dans l’élaboration de réponses », a-t-elle précisé. « L’inclusion des populations clés les plus exposées au VIH dans la réponse à l’épidémie a toujours donné les meilleurs résultats dans les programmes développés en Australie et partout ailleurs dans le monde », avait notamment rappelé le Pr Sharon Lewin, co-présidente de AIDS 2014.
Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, a clos cette plénière en fixant des objectifs ambitieux à l’horizon 2020 (lire brève Onusida : nouveaux objectifs pour 2020). « Ma vision pour parvenir à la fin de l’épidémie est celle d’un dépistage volontaire et d’une mise sous traitements accessible à tous, d’une charge virale contrôlée pour chaque personne infectée [ndlr : signe d’un contrôle de l’infection], plus aucun décès lié au VIH ni aucune naissance d’enfant séropositif.
De la dignité pour les personnes vivant avec le VIH, protégées par les lois et libres de circuler partout dans le monde. Ce n’est pas seulement ma vision. C’est aussi celle de mon ami et mentor, Joep Lange. Je la garderai chevillée au corps jusqu’à ce qu’elle devienne réalité ».