Mardi 22 juillet 2014

Où en est-on ?

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Cette session s’est ouverte avec la présentation du docteur Salim Abdool Karim, directeur du Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA), pour un bilan épidémiologique et d’accès aux soins dans le monde. 

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Épidémiologiste et clinicien, il a rappelé les grandes étapes de l’histoire du VIH depuis les premiers cas cliniques décrits au début des années 1980, soulignant combien les découvertes et les progrès avaient été considérables en trente ans. C’est grâce à cette marche rapide pour la mise au point de tests de dépistage, sans cesse améliorés depuis, et la découverte des multithérapies antirétrovirales en 1996, que les effets meurtriers de l’épidémie ont reculé. Depuis, si les difficultés demeurent, et si l’on meurt toujours du VIH, il est possible de vivre mieux et plus longtemps avec ce virus. Mais Salim Abdool Karim a également reconnu que malgré ces avancées, « il nous sera impossible de stopper l’épidémie demain ».

En l’absence de possibilité de prévenir la transmission du VIH ou de guérir de l’infection, le spécialiste a expliqué que ce qui serait possible à court terme serait un « contrôle de l’épidémie ». Comment définir un tel contrôle ? Salim Abdool Karim propose la définition d’un « taux de reproduction de base » (Ro) inférieur à 1 – le taux de reproduction est le nombre moyen de cas secondaires générés par une personne infectée, si ce taux est inférieur à 1, chaque cas donne naissance en moyenne à moins d’un cas secondaire, le nombre de transmissions diminue à chaque génération. Il a ensuite présenté des modèles analytiques suggérant qu’un contrôle de l’épidémie pourrait être possible avec les traitements et les stratégies actuellement existantes (mais pas nécessairement assez développées), y compris dans les pays les plus touchés par le VIH. « Si cet objectif était atteint, ce serait un premier pas vers l’horizon de la fin du sida », a-t-il ajouté.

Le docteur Jintanat Ananworanich, pédiatre, immunologiste et chercheuse travaillant en Thaïlande depuis 13 ans, a proposé un état des lieux des dernières avancées de la recherche dans la compréhension des mécanismes qui pourraient permettre un jour aux malades de se guérir du VIH (qui pour l’heure reste « en embuscade » dans les réservoirs du VIH, et desquels on ne sait pas le déloger). Elle a expliqué sa vision pour demain : « Je pense que les solutions efficaces passeront par des approches combinées incluant traitement précoce de l’infection, avec utilisation d’agents anti-latence virale (contre les réservoirs), élimination des cellules porteuses de protéines CCR5 (nécessaires à l’entrée du VIH) par des approches de thérapie génique, immunothérapie pour arrêter la propagation de l’infection et pour booster l’immunité humorale (anticorps) et cellulaires. »

Lors de cette cession, le témoignage du docteur Lydia Mungherera (Ouganda), vivant avec le VIH et militant dans son pays et dans le monde pour que cessent les discriminations, notamment de la part des soignants, à l’égard des personnes séropositives, est venu démontrer que le combat était quotidien, et très loin d’être fini. Tout comme celui du médecin Paul Semugoma, 42 ans, activiste ougandais exilé en Afrique du Sud, qui a reçu lors de cette plénière le prix Elizabeth Taylor 2014 pour les droits humains. La projection d’une émouvante vidéo réalisée avec des jeunes et des adultes thaïlandais vivant avec le VIH est venue clore cette session et rappeler combien les attentes sont fortes à l’égard de la recherche. Ces expériences et témoignages disent aussi tous que la science ne pourra rien sans plaidoyer et participation communautaires.     
Mardi 22 juillet 2014
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