L’entrée en vigueur récente de lois homophobes au Nigéria et en Ouganda, et le recul qu’on observe dans bien d’autres pays en matière de droits des personnes homosexuelles, symbolise le paradoxe dans lequel se trouve aujourd’hui la lutte contre le sida : les minorités sexuelles sont plus que jamais reconnues comme une population particulièrement exposée au VIH, qui a besoin de programmes spécifiques et de ressources complémentaires ; mais la réprobation sociale et morale, voire la répression pénale, dont elles font l’objet ne diminue pas pour autant, bien au contraire, rendant parfois vains les efforts prodigués pour leur garantir un bon accès aux services de santé.
Le lien entre défense des droits des personnes et lutte contre le sida, qui structure depuis le début la réponse à l’épidémie, conserve donc toute son actualité. Ce n’est pas un hasard si l’un des mots d’ordre de cette vingtième conférence mondiale est « Nobody left behind » (personne laissé sur le bord de la route), soulignant la nécessité de se battre avec d’autant plus de vigueur et de détermination contre toutes les pratiques discriminatoires qui touchent les personnes vivant avec le VIH ou particulièrement vulnérables à l’épidémie.